Moi femme moi pas comprendre
Avant-hier, fuite d’eau dans la cuisine. Une bassine sous le tuyau percé et la promesse de Jules de téléphoner au plombier le lendemain matin. Devant sortir hier, je demande à Jules de me prévenir de l’heure approximative d’arrivée du plombier, pour que je sois présente à la maison. Jusque là, rien que de très banal.
Hier matin, je pars donc et soudain appel paniqué de ma nounou : « Le monsieur veut une facture d’eau ». Je fulmine… et demande à la nounou de me passer le monsieur qui me sort de but en blanc : « Ou êtes-vous ? Dans combien de temps serez-vous ici ? », « J’arrive ». Je raccroche et appelle Jules qui me confirme avoir bien demandé au plombier de nous prévenir de son heure d’arrivée… Mais voilà… on est en Grèce !!!! Et une maman elle est où ????? A LA MAISON !!!!! C’est tellement évident….J’arrive donc, en ayant pratiqué une série de profondes inspirations/expirations pour me calmer. Le regard désapprobateur sur ma nounou, il me demande la facture… Je me trompe et lui donne une facture d’électricité, « C’est pas ça, moi je veux une facture d’eau ». Ceci dit, ça me replace direct dans mon rôle de femme sans cerveau. Je lui donne, sourire crispé… Pour tenter de m’attribuer les faveurs du môssieur et retourner à ma place, je range ma maison, le linge qui traîne, les jouets des enfants, etc. Mais là, je commets une erreur fatale : « Qu’est-ce qui se passe finalement avec le tuyau ? Vous pouvez combler le trou ou est-ce qu’il faut changer tout le système ? ». Il me regarde avec compassion… moi, pauvre petite chose sans cervelle qui essaie de jouer dans la cour des grands… Me répond : « Oui oui je vais le réparer. J’appellerai ton mari pour lui expliquer. ». Inspiration/expiration. Inspiration/expiration.
Le portable du gentleman sonne et une voix féminine à l’autre bout (féminine, tout est relatif… je l’entends à 10 m de distance…), « Qu’est-ce que tu veux ? » Eum, charmant, sa femme sans doute…
Je le laisse à ses affaires conjugales et vais fumer une cigarette sur la terrasse (après tout, j’ai plus rien à perdre : française, nounou, pas à la maison, trop curieuse, alors qui fume ça va avec l’ensemble…). Mais v’là qu’il revient : « Elle marche déjà la p’tite ? (la p’tite elle a 15 mois !), faudrait faire attention qu’elle se déforme pas les jambes ». Je fusille Roméo du regard, là je ne suis plus capable de la moindre politesse…
Le Roméo là je l’enverrais bien 1 mois en stage dans mon ex agence de pub parisienne, où les femmes sont des killeuses, histoire de le recadrer un peu…