Quand même j'aime la Grèce...
Parfois – souvent même – j’oublie pourquoi j’aime la Grèce… Heureusement, miraculeusement, quelque chose arrive et… Aaaaaahhhhhhhhhh ouiiiiiiiiiiii je me dis que ces choses là n’arrivent… qu’en Grèce! Et je suis réconciliée avec mon pays d’accueil…
Je vous recadre quand même le contexte : je suis dans un pays PIGS (ouououououh… !), le G comme vous l’aurez bien compris… Et c’est pas par hasard : système social défaillant, voir inexistant, système individualiste du chacun fait ce qu’il veut, bakchich courant, bref système D pour tout… S’installer en Grèce signifie quand même être doté d’une bonne dose de débrouillardise… Alors parfois on fatigue… Et là … un rayon de soleil…
Une anecdote.
J’ai fait encadrer une gravure et je vais récupérer ma gravure encadrée… jusque là rien que de très banal… A Paris, cela m’aurait pris 5 mns de passer en coup de vent…
Je vais donc dans le centre d’Athènes dans une petite échoppe d’artisan où le propriétaire qui est aussi l’artisan s’est occupé de mon tableau. Ce jour là, le soleil cognait et la boutique était inondée de lumière et sentait la sciure… Je rentre et je vois un couple de personnes d’un certain âge attablé au bureau mais mon artisan absent. Ils me disent qu’il revient dans 5 mns, je dis « OK, je vais faire une course et je reviens ». « Mais non, asseyez-vous avec nous, il va revenir tout de suite ». Pas trop le choix, je m’assois en serrant précieusement 2 autres gravures que j’ai apportées dans un carton à dessin. « Mais qu’est-ce que tu as dans ton carton », me demande l’homme. Je lui montre. « Ooooooooohhhhhhh magnifique ! D’où tu viens ? Tu es française ?» Et là la femme me dit : « toi, tu viens de Mani ». Exact, ce sont mes origines, une région de Grèce… J’hallucine… Le tout se transforme en papotage chaleureux d’une bonne demi-heure, chacun assis sur un petit tabouret.
Entre un homme. « Bonjour, bonjour ! » Il regarde mes gravures lui aussi. « Ooooooooooooohhhhhhhhh magnifique ! J’étais à Paris 15 jours » et nous voilà repartis dans une conversation littéraire car ce monsieur est écrivain. « Ecrivain ah oui ? Moi j’étais relectrice-correctrice », « aaaaaahhh oui ????? ». Echange de téléphones, le monsieur est intéressé … Finalement, le propriétaire arrive, un peu halluciné quand même de voir 4 clients rigolards dans son échoppe (le couple du début sont ses parents comme je l’apprends sur le tard). A nous maintenant ! J’essaie de négocier mes encadrements et je me fais copieusement insulter, comme le veut la règle. Ok, il me fait déjà un bon prix… Je repars donc finalement, après des au revoir amicaux, mon tableau sous le bras et du baume au cœur avec la vague impression d’être entrée dans une échoppe de Montmartre dans les années 70… Un petit intermède artistique, le tout en langue française s’il vous plait…
Dans ces moments là oui j’adore la Grèce…