Feu Joe le cafard...

Chaque pays a son cafard et chaque cafard a son pays… Soit.
En attendant, je crois que je n’en ai jamais vu d’aussi gros que ceux de New York… Ils font partie du décor et colonisent les sous-sols des immeubles.

Le cafard, vous l’aurez compris, est ma hantise et dès que les beaux jours reviennent, je les guette dans la chaleur moite de Manhattan. La semaine dernière Chéri Bibi est parti en séminaire, me laissant seule avec les bambins et mes phobies…
Journée au parc, il fait enfin beau… retour à la maison épuisée, bain rapide des enfants, dîner presque léger et tout le monde au lit ! Un dernier mail à ma moitié qui se la coule douce loin des obligations familiales et hop, je me mets en mode veille…
Tout d’un coup, un bruit suspect derrière mon dos attire mon attention, je me retourne et l’aperçoit avec ses longues antennes : Joe le cafard ! Au secours ! Il est là et même s’il veut passer inaperçu, je l’ai repéré qui se faufile sous mon bureau… Cri d’horreur, je suis perdue, que vais-je faire ? J’attrape la bombe et me dirige vers l’envahisseur : seule adulte à la maison, je me dois d’être forte et de surmonter ma répulsion ! Aaahhh, il se dirige vers moi !! Malheur, je suis perdue ! Je saute sur le canapé lorsqu’il traverse le salon et se cache sous mon fauteuil… Que faire ? Si je l’asphyxie, les résidus de la bombe ne seront-ils pas nocifs pour mes enfants ? Je ne peux pas mettre ma progéniture en danger…

De désespoir, je déclenche le plan hors sec et appelle le portier de mon immeuble… Allo, Peter ? Je hurle dans le combiné. Ceci est un SOS… Un cafard s’est réfugié dans mon salon et je suis tétanisée, je ne survivrai pas à une nuit avec Joe dans l’appartement… C’est lui ou moi !! Aaaahhh ! Au secours ! Il vient de sortir une antenne ! Re-Aaahhhh !
Peter débarque, avec son pauvre balai et essaie de comprendre ce qui m’arrive. Incrédule, il me regarde d’un air effaré quand je lui raconte ce qui m’effraie. Nous arrivons à cerner la bête et paf, d’un simple coup de chaussure de mon sauveur, m’en voilà débarrassée… Tout est si simple lorsqu’on chausse du 45 ! Un coup de balai, et plus de trace de l’envahisseur…
Peter repart avec la dépouille de feu Joe le cafard et malgré tout, je ne ferme pas l’œil de la nuit. J’ai l’impression que l’appartement grouille de tous les côtés… Je me lève de bon matin, les yeux cernés et décide d’aller me chercher un café au coin de la rue. En bas de l’immeuble, je croise Peter qui me regarde, désolé. Décidément, cette aventure ne va pas arranger ma réputation de Française hystérique dans l’immeuble…

Comments

[Pauline Lyon]

J'ai failli en vomir mon ptit dej! Quelle horeur cette photo!